Édité le 31 janvier 2021 par Marie-Christine Lafrenière.
QUestions-Réponses AVEC Julie faure
Dr. Julie Faure, récemment graduée du laboratoire de Simon Joly à l'Institut de Recherche en Biologie Végétale, nous parle de son tout récent article sur la performance de pollinisation d'une plante endémique à Haïti, publié dans le journal Selbyana. Selon son étude, être une plante généraliste peut être bien avantageux pour survivre aux catastrophes naturelles ! Article ici ! |
Q: Qu’est ce qui a motivé cette étude?
R: Le laboratoire Joly étudie l'évolution florale en particulier chez la famille des Gesneriaceae antillaises. Ces espèces se trouvent dans les Antilles mais aussi sur le continent Sud-Américain. Cependant il n'y a que sur les îles qu'on retrouve des espèces qui sont dites généralistes en pollinisation, c'est-à-dire qu'elle sont pollinisées par plus d'un type d'animal pollinisateur. Dans cette étude on a voulu savoir pourquoi on retrouve cette stratégie de pollinisation seulement en milieu insulaire, et si c'est plus avantageux qu'une stratégie spécialiste.
Q: Pourquoi cette recherche est-elle importante?
R:Cette étude est importante parce qu'elle permet de mieux comprendre l'évolution et l'adaptation des plantes à leurs pollinisateurs, ici dans la famille des Gesneriaceae antillaises. En mesurant la performance des pollinisateurs, on peut en savoir plus sur la pression de sélection qu'ils vont avoir sur la fleur. Et aussi parce qu'on a pu montrer que la stratégie de pollinisation généraliste est un avantage en milieu insulaire, où les pollinisateurs sont variables dans le temps.
Q: Quelles ont été les difficultés à surmonter pour pouvoir mener cette étude à bien?
R: Notre travail de terrain devait initialement se faire à Puerto Rico. Mais un mois avant notre départ, l'ouragan Maria a frappé l'île. Ça nous a demandé de revoir tous nos préparatifs, et de rapidement trouver un plan B. On a choisi d'aller à Haïti parce que mon directeur y avait des contacts, mais la préparation de notre séjour sur place a été un sacré défi malgré tout ! Sur place, il fallait aussi qu'on prévoit de tout faire sans électricité !
R: Le laboratoire Joly étudie l'évolution florale en particulier chez la famille des Gesneriaceae antillaises. Ces espèces se trouvent dans les Antilles mais aussi sur le continent Sud-Américain. Cependant il n'y a que sur les îles qu'on retrouve des espèces qui sont dites généralistes en pollinisation, c'est-à-dire qu'elle sont pollinisées par plus d'un type d'animal pollinisateur. Dans cette étude on a voulu savoir pourquoi on retrouve cette stratégie de pollinisation seulement en milieu insulaire, et si c'est plus avantageux qu'une stratégie spécialiste.
Q: Pourquoi cette recherche est-elle importante?
R:Cette étude est importante parce qu'elle permet de mieux comprendre l'évolution et l'adaptation des plantes à leurs pollinisateurs, ici dans la famille des Gesneriaceae antillaises. En mesurant la performance des pollinisateurs, on peut en savoir plus sur la pression de sélection qu'ils vont avoir sur la fleur. Et aussi parce qu'on a pu montrer que la stratégie de pollinisation généraliste est un avantage en milieu insulaire, où les pollinisateurs sont variables dans le temps.
Q: Quelles ont été les difficultés à surmonter pour pouvoir mener cette étude à bien?
R: Notre travail de terrain devait initialement se faire à Puerto Rico. Mais un mois avant notre départ, l'ouragan Maria a frappé l'île. Ça nous a demandé de revoir tous nos préparatifs, et de rapidement trouver un plan B. On a choisi d'aller à Haïti parce que mon directeur y avait des contacts, mais la préparation de notre séjour sur place a été un sacré défi malgré tout ! Sur place, il fallait aussi qu'on prévoit de tout faire sans électricité !
Q: Pouvez-vous résumer les grandes trouvailles de cette étude?
R: Cette étude aura permis de mettre en avant plusieurs nouveaux éléments. Déjà la performance de pollinisation des chauves-souris et abeilles, deux pollinisateurs de l'espèce étudiée dans ce papier, n'avait pas été mesurée avant. Ensuite, parce qu'on a pu mettre en avant un avantage à la stratégie généraliste dans les îles. Quand on est arrivé à Haïti, notre but premier était de comparer la performance de pollinisation des différents pollinisateurs de l'espèce Rhytidophyllum bicolor. Mais 15 mois après le passage de l'ouragan Matthew, les colibris, pollinisateurs importants de cette espèce, étaient absents. Cependant on a pu tirer cette situation a notre avantage, puisque nous avons pu montrer que les chauves-souris et les abeilles pouvaient assurer le cycle reproducteur de la plante à elles seules.
Q: Quel est le résultat le plus cool/important de cette étude?
R: Pour moi le résultat le plus important c'est d'avoir montré l'avantage de la stratégie généraliste. Dans la littérature, on retrouve souvent l'hypothèse selon laquelle le généralisme permettrait à la plante d'assurer sa reproduction dans des milieux où les pollinisateurs fluctuent, comme les îles, mais avec cette étude on a vraiment pu le démontrer !
Q: Quel souvenir vous restera de ce projet? Quels ont été les moments forts?
R: Le voyage de terrain à Haïti restera surement un des plus beaux moments de mon doctorat. Passer deux semaines dans la campagne, sans eau ni électricité, au milieu d'un paysage magnifique, à découvrir des nouvelles espèces animales et végétales, c'est une expérience incroyable ! L' observation de pollinisation par les chauves-souris en pleine nuit, entourés de lucioles bleues, sous la voie lactée, c'était un moment magique
Q: Pourquoi êtes-vous fier.e.s de ce papier?
R: Déjà parce que c'est mon premier papier en premier auteur ! Mais aussi parce que notre méthodologie de mesure de performance de pollinisation pourra être réutilisée pour de futures études similaires.